Réalisé par KAMPER Quentin, MERLETTE Florian et
MICLO Brice - 1ère S3
Lycée Ribeaupierre
Les principaux constituants psychoactifs de l'amanite tue-mouches sont la muscarine et le muscimole.
Molécule de muscarine La muscarine, substance toxique de formule C9H20NO2+, provoque le syndrome muscarien. Celui-ci se caractérise par une hypersalivation, des écoulements du nez, une forte transpiration, des larmoiements et des difficultés à respirer (hypersécrétion au niveau des bronches). Des vomissements et des diarrhées peuvent aussi survenir et ceux-ci peuvent entraîner une déshydratation. Pour l'amanite tue-mouches, les troubles nerveux passent au premier plan : la Myosis1 entraîne une difficulté de vision. La muscarine agit sur les récepteurs muscariniques. Les premiers symptômes peuvent survenir avant la fin du repas mais ne sont jamais supérieurs à 4 heures.
Le muscimole, substance hallucinogène de formule C4H6O2N2, est très présente dans l'amanite tue-mouches. Le délai entre l'ingestion et l'apparition des symptômes est de 30 minutes à 3 heures. L'intoxication se déroule en deux phases : une période d'excitation et une période de sommeil profond. Au réveil, une amnésie de l'événement survient. La récupération s'effectue en 12 à 24 heures. Les effets du muscimole peuvent varier en fonction de la dose ingérée. Le muscimole se fixe sur le récepteur du neurotransmetteur2 GABA3 et modifie les messages nerveux. Il ralentit aussi leur transmission. Il est soluble dans le sang et atteint donc les régions du cerveau et peut changer les qualités subjectives de la perception, de la pensée et de l'émotion (hallucinations).
Le muscimole étant le constituant le plus présent dans l'amanite tue-mouches, c'est lui qui provoque le plus d'effets.
Molécule de muscimole Il peut entraîner :
- une perte d’attention du réel : Le cortex pariétal4 contient des neurones dont les réponses visuelles varient selon les conditions d'attention. Ces neurones qualifient donc d'une certaine manière l'état de notre attention. Le muscimole injecté dans cette région provoque l'arrêt réversible de ses fonctions : l'attention du sujet par rapport au réel est amoindrie.
- un sommeil profond : L'injection de muscimole là où se situent les neurones responsables de la création du sommeil paradoxal5 provoque une désinhibition6 de ces neurones. Cela augmente la quantité de ce sommeil. Le dormeur en état de sommeil paradoxal étant difficile à réveiller, il est en état de sommeil profond après avoir consommé du muscimole.
- de la peur : Les amygdales sont considérées comme importantes pour les réactions de peur. Le muscimole diminue les réponses physiologiques face à un danger en passant dans le noyau amygdalien7.
D'autres effets du muscimole :
- excitation et manque de coordination
- agitation : mouvement continuel du corps
- gesticulation : actions et gestes désordonnés
- altération de l'humeur : dépression ou hilarité
- crise convulsive8 et coma dans les cas les plus graves
1Myosis : diminution du diamètre de la pupille par contraction de l'iris
2Neurotransmetteur : composé chimique libéré par les neurones agissant sur les autres neurones
3GABA : principal neurotransmetteur qui régule l'activité des neurones chez les mammifères et les oiseaux
4Cortex pariétal : région du cerveau impliquée dans la perception de l'espace et dans l'attention
5Sommeil paradoxal : phase du sommeil au cours de laquelle les rêves dont on se rappelle se produisent
6Désinhibition : accélération du processus de création du sommeil paradoxal
7Noyau amygdalien : noyau situé dans le cerveau qui contient les amygdales
8Crise convulsive : contraction violente et involontaire d'un ou plusieurs muscles